bogolans

Made in Mali
Le Bogolan ou Bogolan Fini, qui veut dire littéralement « peindre le tissu à la boue » en bambara est une technique ancestrale propre aux peuples du groupe mandé, qui vivent au Mali ou dans les régions avoisinantes. Cet artisanat de dessin sur tissu utilisant des teintures exclusivement minérales et végétales (décoction de feuilles ou d’écorces) est assez unique. Pratiqué depuis toujours par les femmes, qui expriment leur créativité par ce biais l’artisanat du Bogolan était étroitement lié aux fonctions sacrées (il joue encore ce rôle chez les Dogons) et à la division du travail dans les sociétés rurales. Tissées et cousues à la main par les hommes, les étoffes de coton formant une tunique ou un pagne sont ensuite teintes en motifs abstraits par les femmes qui s’en revêtent. Ces signes abstraits illustrent souvent une légende, un thème, un évènement historique ou une morale.

Art contemporain
Aujourd’hui objet d’art contemporain et popularisé par le célèbre styliste Chris Seydou, le Bogolan dans de nombreuses régions du Mali n’est encore pratiqué ni comme un art, ni comme un métier, mais comme une activité traditionnelle, faisant partie intégrante du mode de vie. Filage, tissage, teinture, couture, sont autant de savoirs hérités, participant à la vie collective parallèlement aux autres activités (pêche, agriculture…).

Mon expérience
J’ai appris et pratiqué le Bogolan durant 3 ans au Mali au cours de plusieurs séjours de 1996 à 1999. J’ai collaboré avec différents artisans maliens, mais aussi teinturiers, tisserands et tailleurs pour concevoir des vêtements avec mes propres motifs et mes couleurs, choisir des dimensions particulières et élaboré des modèles. J’ai du également apprendre le bambara, pour sélectionner les tissus dans les marchés, mais aussi pour communiquer dans les villages où l’artisanat du Bogolan était pratiqué.

Parallèlement à cette activité de design textile, j’élaborais des tableaux plus personnels. Créer en Afrique, et particulièrement au Mali, c’est travailler dans des conditions très précaires mais c’est aussi redécouvrir les éléments primordiaux : le soleil, l’eau, la terre, le vent sont essentiels dans le processus de fabrication du Bogolan.

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